Le pupitre : son histoire et ses usages à travers les siècles
Explorer l’histoire sous l’angle d’un objet en particulier est une manière comme une autre de se cultiver. Nous avons choisi aujourd’hui de nous pencher sur le thème du pupitre. Il est encore utilisé de nos jours, par les musiciens mais pas seulement. Quelle est donc son histoire, et comment est-il devenu l’objet que l’on connaît de nos jours ?
Vous savez peut-être qu’il existe des pupitres sur pied, utilisés debout, et d’autres de table, que l’on peut donc utiliser assis. Quel modèle est utilisé le plus souvent, et par qui, à quelle époque ? Réponse dans cet article qui de veut aussi instructif que synthétique !
Son origine, au Moyen-Âge
La première apparition du pupitre, dans une forme proche de celle qu’on lui connait aujourd’hui, a lieu au Moyen-Âge. On l’appelle alors “lutrin” et son usage est réservé aux moines copistes. En effet, il font alors partie de l’élite qui sait écrire et ils sont en charge de recopier des textes bibliques. Leur travail est long et fastidieux : ils passent des heures entières à copier rigoureusement des textes, destinés à une infime partie de la population. Ces lutrins leurs permettre de maintenir l’ouvrage sur lequel ils rédigent, à la plume.
A la fin du Moyen-Âge, les scriptorium deviennent petit à petit laïcs. Cela est corrélé à l’apprentissage de la lecture par un plus grand nombre de personnes.
Un usage clairement religieux
Au-delà de l’usage au sein du scriptorium, le lutrin est utilisé directement dans les églises. Il permet de poser un livre pour le lire, c’est donc un objet privilégié dans le choeur de l’église notamment.
Situé face aux fidèles, le lutrin prend le nom d’”ambon”. C’est de là que l’homme d’église récite la parole de Dieu ou encore l’homélie. C’est pour cela d’ailleurs qu’un troisième nom lui est parfois attribué : celui de “table de la parole”.
Dans les bibliothèques et monuments d’exception
Il est souvent fait usage du pupitres dans le cas où le livre que l’on souhaite y poser est rare ou encore très volumineux. Ces types de pupitres sont alors des pièces d’art à part entière, puisqu’ils existent dans le but de mettre en valeur un ouvrage précieux. On peut prendre pour exemple le lutrin du choeur de l’Eglise de San Simplician à Milan. Finement ouvragé, il possède deux côté, ce qui permet d’y déposer un ouvrage de chaque côté du choeur.
Dans un cas moins religieux, il est possible de citer les exposition en bibliothèque. C’est le cas par exemple de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) dont certains sites sont ouverts aux visites. Au sein du site Richelieu, vous pourrez parcourir différents rayonnages, chacun étant terminé par un pupitre et un livre sous verre. Inutile de préciser qu’il s’agit là de livres suffisamment précieux pour qu’on les dispose dans un écrin et que l’on empêche qui que ce soit d’en tourner les pages !
Enfin, chez certains particuliers les pupitres pour livres ont aussi leur place. Pour peu que l’on possède un bel ouvrage que l’on souhaite avoir à portée, c’est la façon la plus opportune de le mettre en valeur !
Le lutrin de musique, appelé pupitre
Les différents pupitres évoqués précédemment sont en réalité plutôt des lutrins. La version du pupitre de musique telle qu’on la connaît aujourd’hui est née en même temps que la musique d’orchestre.
En effet, au Moyen-Âge, la musique est chantée, contée et même dansée. Elle est là pour divertir et transmettre des histoires, mais elle n’est pas codifiée. La nécessité d’écrire la musique apparaît par la suite, à la naissance de la musique d’orchestre, plus élitiste. Ceci expliquant cela : pour jouer de la musique d’orchestre, il fallait alors savoir lire, ce qui était le cas d’une minorité de personnes !
Alors, il est nécessaire de trouver le meilleur moyen de jouer librement tout en lisant les partitions. Cela n’a d’ailleurs pas changé, et la plupart des musiciens utilisent aujourd’hui un pupitre, qu’il s’agisse de partitions ou de tablatures, ou plus simplement d’un livret de paroles.
Que l’on soit musicien nomade ou sédentaire, il existe désormais une multitude de modèles de pupitres adaptées à différents usages. Les légers et pliables sont appréciés des musiciens qui se produisent en concert dans différents lieux et doivent déplacer sans arrêt leur matériel. Les pupitres les plus aboutis possèdent même des “accessoires gadgets” mais bien utiles, tels que le porte-crayon aimanté ou encore un porte-gobelet.
Le pupitre de discours
Enfin, il reste une forme de pupitre d’un usage quelque peu différent, il s’agit des pupitre d’orateurs. Ils permettent d’y apposer des notes en cas de besoin, pour que le discours ne se passe sans trou de mémoire.
Au-delà de son aspect pratique, le pupitre est devenu un réel outil de communication. Dans les conférences, réunions et autres événements publics, il permet d’afficher un slogan, le logo d’une marques ou de ses partenaires. Le cas des discours politique est aussi à citer : on retrouver bien souvent le lieu et la date du discours sur le pupitre, bien utile lors de visionnage ultérieurs de ces discours.
Bien entendu ses usages évoluent avec le temps, selon les modes et tendances. Aujourd’hui, ce sont des pupitre connectés que l’on retrouve dans les plus grands événements. Il possèdent une tablette tactile intégrée et permettent à l’orateur de contrôler ce qu’il souhaite diffuser dans son dos, sur un écran géant.